L’État vient d’autoriser l’installation de 30 systèmes de pédoépuration par filtres à broyat de bois, à titre expérimental.
Cette technique née aux États-Unis dans les années 70 propose l’infiltration d’eaux ménagères (ou eaux grises) [1] dans des tranchées remplies de mulch.
L’Arrêté du 30 mars 2023 précise les modalités de mise en oeuvre de ces 30 installations qui vont être suivies et instrumentées afin de mesurer différents paramètres physico-chimiques des eaux infiltrées dans le sol.
La technique du filtre à broyat de bois est diffusée en France depuis plusieurs années par l’Écocentre Pierre & Terre.
La pédoépuration [2] a pourtant fait ses preuves dans le Monde entier depuis des années, mais l’administration française reste d’une frilosité excessive vis à vis d’une technique peu coûteuse qui consiste à irriguer et fertiliser des végétaux avec les eaux usées issues des éviers, des machines à laver et de la douche.
La parution de cet arrêté, qu’on doit à la pugnacité de nos confrères de Pierre & Terre, marque d’un côté la prise en considération d’une technique écologique de valorisation des eaux grises, mais témoigne aussi de l’immensité des réticences de l’administration française à autoriser un traitement des eaux grises spécifiques.
L’association Terr’Eau a publié de nombreux articles sur le sujet, notamment ce témoignage d’un citoyen qui a mis en oeuvre un système de pédoépuration.
Avec ou sans cet arrêté, un autre assainissement est possible !